Le président américain Donald Trump cherche à renforcer son image de leader fort avant les élections de 2028. Cependant, toute escalade importante pourrait se heurter à une opposition au Congrès, en particulier de la part des démocrates et de certains républicains, qui doutent de la pertinence d’une intervention militaire et des conséquences d’une telle guerre.
Il est évident que Washington dispose de la capacité de mener des frappes précises, mais détruire entièrement le programme nucléaire iranien est extrêmement difficile en raison de sa dispersion dans des installations souterraines. Il existe également des préoccupations aux États-Unis concernant une riposte iranienne à grande échelle, que ce soit par des frappes directes ou des attaques menées par les bras armés de l’Iran : le Hezbollah, les Houthis, et les groupes armés irakiens.
Scénarios d’une frappe militaire américaine contre l’Iran
Israël pousse fermement en faveur de l’action militaire, mais pourrait rencontrer des réserves de la part des pays du Golfe qui craignent une escalade directe. La position européenne reste opposée à une solution militaire, privilégiant la voie diplomatique, tandis que la Chine et la Russie tentent d’entraver toute action américaine au Conseil de sécurité. Cependant, leur influence réelle reste limitée si Washington décide d’agir seul.
Un scénario d’une frappe américaine à grande échelle contre l’Iran impliquerait de cibler les installations d’enrichissement de l’uranium à Natanz et Fordo, ainsi que les sites de production de missiles et de drones. Une attaque simultanée contre les positions des Gardiens de la révolution viserait à limiter la capacité de riposte immédiate de l’Iran. Ce scénario comporte des risques considérables d’escalade iranienne, comme des frappes contre les bases américaines en Irak et en Syrie, ou des attaques directes contre Israël.
Un scénario de frappes limitées contre des installations spécifiques viserait des sites nucléaires ciblés sans mener une attaque à grande échelle.
Des opérations cybernétiques seraient mises en œuvre pour perturber le programme nucléaire iranien, à l’instar de l’attaque Stuxnet en 2010. Ce scénario réduit le risque d’une guerre totale, mais pourrait inciter l’Iran à accélérer l’enrichissement de l’uranium au lieu de se retirer.
Scénario de pression accrue sans frappe militaire
L’escalade verbale continue et les menaces pour forcer l’Iran à faire des concessions diplomatiques, accompagnées de nouvelles sanctions économiques comme alternative à la guerre. Ce scénario est le plus probable si les efforts européens pour apaiser la situation réussissent ou si l’opinion publique américaine s’oppose à la guerre.
La position iranienne et la réponse attendue
Il est probable que l’Iran ne fasse pas de concessions substantielles, mais qu’il évite une riposte violente pour éviter une guerre ouverte. En cas d’attaque, il est probable que la réponse de Téhéran se fasse par l’intermédiaire de ses agents plutôt que par une confrontation directe.
L’Iran pourrait menacer de fermer le détroit d’Ormuz, ce qui pourrait entraîner une crise pétrolière mondiale et une pression internationale sur Washington pour stopper l’escalade.
Le déploiement de nouveaux bombardiers américains ou des mouvements inhabituels dans le Golfe pourraient être des indicateurs précoces d’une intention de frappe.