CFRP – L’organisation terroriste rêve d’établir une « Emirt islamique » au Sahel
En 2019, l’ancien président américain Donald Trump a annoncé la neutralisation du chef de l’organisation terroriste Daech, Abu Bakr al-Baghdadi.
Après le déclin des activités des terroristes au Moyen-Orient du fait de la neutralisation d’al-Baghdadi et de son successeur, les regards des groupes terroristes ont été braqués sur une nouvelle région qualifiée de terre promise des terroristes, en l’occurrence l’espace sahélo-saharien, à l’Afrique de l’Ouest.
En effet, il s’agit de vastes zones difficiles à contrôler qui sont devenues un foyer pour les terroristes.
Au Mali, en l’espace d’un an, des dizaines de massacres commis par l’organisation terroriste Daech ont été enregistrés.
Leur objectif d’asseoir leur total contrôle sur la région pour la déclarer par l a suite « Emirat islamique ».
Dans cet nous tentons de vous faire le point sur les tenants et les aboutissants de ses développements et leurs retombés sur la région.
Le Mali est plongé dans une grave crise sécuritaire, politique et humanitaire depuis le déclenchement des rébellions en 2012 dans le nord, où la propagation des terroristes s’est étendue vers le centre, le Burkina Faso et le Niger.
En 21 février 2021, le président français Emmanuel Macron a déclaré que Daech « a perdu le contrôle et (encourt) de grandes pertes ».
Jusqu’à récemment, beaucoup pensaient que la présence de Daech dans le Sahel africain avait reculé et s’était fragilisée.
Cependant, la série de massacres contre les civils a été suivie d’une propagation de l’organisation qui a démenti toute information sur sa présence, et toutes les spéculations des analystes ont été incorrectes. Elle a prouvé sa présence par des opérations terroristes qui ciblaient tout le monde sans discrimination.
L’Afrique de l’Ouest est devenue une zone minée qui pose un véritable défi à la sécurité du monde entier.
Sule Umaru, ancien conseiller de l’ancien président nigérian Muhammad Issoufou, a déclaré à l’AFP : « Alors que nous pensions avoir éliminé les terroristes, ils se regroupaient. »
De la Syrie au Mali
La stratégie de propagation de la terreur qui a été appliquée par l’organisation en Syrie et en Irak, en vue d’intimider la population et de la contraindre d’obéir, a été réappliquée en Afrique de l’Ouest pour réaliser l’agenda des parties extérieures.
L’empreinte de l’organisation terroriste est apparue dans la ville de Tlatet, au nord du Mali, dans un massacre majeur ponctué d’incendies, de pillages et de famine, laissant les gens sans abri à la recherche d’un toit.
Des séries de massacres sanglants
En mars dernier, Daech a tué 145 civils dans la zone de « Tamalat ». Lors du massacre de la ville d’« Adiranboca » dans l’Etat de Ménaka, 213 civils ont été tués, en en plus des disparus et un grand nombre de personnes ont été déplacées.
Au cours du même mois, l’organisation a intensifié ses attaques dans les zones « Inoylan », où 54 civils ont été tués. 45morts à « Agarnadamos », et 30 morts à « Anshwadji ».
En mai, la ville de « Inkar » a été le théâtre d’un des plus grands massacres, faisant 310 morts civils.
En juin, l’organisation terroriste a tué 31 civils dans la ville d’Ikadiwan.
Le 13 juillet, une attaque de l’Daech contre la ville de Tabarat, à l’ouest de Ménaka, a fait 9 morts, dont deux enfants.
L’organisation a attaqué la tribu « Dabakir » dans la banlieue de Timkutat, tuant 20 civils.
En août, Daech a lancé des attaques contre la zone « Tehbanat » de l’Etat de Menaka, tuant 8 civils.
L’organisation a pillé les richesses de la ville d’Asilal et détruit ses magasins après avoir tué 21 de ses habitants.
Le 6 septembre, l’organisation a commis un massacre au cours duquel 33 civils ont été tués dans la ville de Tallatet, près de Gawa, pour tenter de la contrôler.
Quel est le but des massacres successifs?
La cadence rapide des massacres et des actes de violence contre les civils ces derniers mois fait partie d’une « stratégie de terreur et d’abus adoptée par Daech, qui vise non seulement à collecter des fonds mais à pousser les habitants du nord du Mali à quitter la région, en vue de le déclarer un « émirat de Daech».
Et puis prendre cette zone comme refuge pour lancer des attaques sur les zones frontalières des pays voisins comme le Niger et le Burkina Faso.
S’ajoute à cela le fait de semer la panique parmi la population et la forcer à quitter les zones riches en gaz, pétrole et mines au profit de parties extérieures qui veulent les exploiter.
En fin de compte, l’armée malienne a décrit les tueries comme une réponse violente à la « forte pression ».
Daech se contentera-t-il d’asseoir son contrôle sur le Sahel, ou il ne s’agit qu’une première étape en Afrique?