Stratégie des Frères musulmans pour conquérir l’Europe, mesures de la France pour en barrer la route

Nov 2, 2021 | France, Les rapports, Terrorisme, Terrorisme et extrémisme

D’emblée, il faut distinguer entre les Frères et leur rôle et la communauté musulmane en général. En effet, la France a été parmi les premiers pays à accueillir les musulmans tout en leur accordant protection, soins et traitement sur pied d’égalité avec les citoyens européens.

Et là il s’agit pas de cette communauté musulmane mais plutôt des Frères musulmans, dont sont issues la plupart des organisations terroristes, car tout musulman ordinaire rejette la logique de la religion idéologique et son inclusion dans les conflits politiques.

En 2005, le « projet secret des Frères musulmans » a été révélé dans un livre intitulé « La conquête de l’Occident : le projet secret des islamistes ». Les autorités suisses l’avaient retrouvé au domicile de l’ancien commissaire aux relations internationales des Frères musulmans, Youssef Nada, sur un document qui portait le titre (Vers une stratégie globale pour la politique islamique : prémisses, éléments, exigences procédurales et tâches).

Selon Maher Farghali, chercheur spécialiste dans les groupes islamistes, le projet a révélé l’approche de la stratégie d’intégration dans la société occidentale, qui était une manœuvre tactique destinée à rassurer le discours démocratique, puis à contrôler, par la tactique de la toile d’araignée et de répandre leur idéologie en Europe, et que pour éliminer cette araignée, il faut lui couper la tête au Caire, c’est-à-dire, « le Guide général.» Cela pourrait expliquer les relations étroites entre le Caire et la France.

Les Frères musulmans ont œuvré en France, comme dans toute l’Europe, à isoler les musulmans de l’État national et à ancrer l’idée que les musulmans devraient être au sein d’une société islamique cohésive selon la vision des Frères musulmans.  Cela leur donne l’opportunité de convaincre ces musulmans comme adeptes et de leur faire croire que l’État ne leur donne pas tous leurs droits et que le groupe (Frères musulmans) est en mesure de faire valoir leurs droits en tant que citoyens européens.

Par conséquent, des institutions parallèles ont été créées dans le cadre des formations de la société civile, telles que les écoles, les centres culturels et les associations caritatives.

Les manœuvres des Frères musulmans sont basés sur ce qu’on appelle «la jurisprudence des minorités».  Elle consiste en la création d’un environnement islamique dans lequel vivent les musulmans, mais à condition qu’ils s’identifient à la compréhension des Frères musulmans. Pour ce faire, ils ciblent différentes catégories de la population (étudiants, femmes, enfants), et organisent diverses activités (éducatives, culturelles, sportives, politiques) suivant la définition d’Al-Banna de l’organisation en Europe, considérant que l’Occident est celui qui dirige le monde, et si l’Islam n’avait pas de présence là-bas, les musulmans devraient travailler en solidarité pour établir cette présence, selon la théorie d’Al-Qaradawi dans son livre Le Fiqh des minorités.

Cela a été considéré comme l’un des obstacles les plus importants qui limitaient la possibilité d’intégrer les sociétés islamiques miniatures dans l’Etat des libertés. Et cela a constitué un double danger par la suite, contre la société française et européenne, en ce qu’il rencontrerait l’un des extrémistes de cette petite communauté, ou la communauté musulmane elle-même, après la montée de l’islamophobie. Ceci signifie la création d’un faible sectarisme. Ces dernières années, la question s’est développée et le terrorisme en Europe est devenu « local».

Les enfants de combattants réfugiés en Europe ont grandi, et nombre d’entre eux sont devenus par la suite des citoyens européens dans le cadre des facilités légales accordées par les États, mais ils ne sont pas autochtones, d’autant plus que les facteurs sociaux, culturels et religieux reçus par les non-autochtones sont différents des européens d’origine.

En raison des cultures différentes, la plupart d’entre eux étaient davantage impliqués dans le cadre des institutions religieuses islamiques, ou dans la recherche de financements ou de parties externes pour financer la création d’institutions d’enseignement de leurs principes.

En conséquence, des «citoyens européens non autochtones aux idées extrémistes » sont apparus. Ils se sont structurés au sein d’associations et d’institutions islamiques basées en Europe, incitant d’une manière ou d’une autre contre les valeurs laïques, ou recevant des instructions de parties extérieures. Ces parties peuvent être internationales, comme l’État du Qatar. Selon un documentaire franco-belge de la chaîne Extra News qui s’appuyait sur des milliers de documents secrets, le Qatar a financé l’organisation terroriste des Frères musulmans dans plusieurs pays européens. Ce documentaire a détaillé la façon dont le Qatar a financé 140 projets et centres culturels en Europe, tous liés à l’organisation des Frères musulmans, en dépensant plus de 70 millions d’euros depuis 2014, dans plus de 6 pays européens pour soutenir les projets qui créent un climat anti-musulman en Europe.

La France et la plupart des pays européens ont été touchés par l’augmentation et la pénétration des associations et organisations religieuses des Frères, sous couvert d’associations caritatives, avec l’augmentation des vagues d’immigration et d’asile vers l’Europe dans le cadre des « droits de l’homme et civils et libertés politiques ». Mais nombre de ces associations propageaient en fait une idéologie extrémiste et fondaient des activités telles que la propagande, la formation et le recrutement de terroristes, et c’est ce que les services européens de sécurité et de renseignement ont pu découvrir. On cite le démantèlement et la fermeture d’associations religieuses et caritatives qui se sont avérées affiliées au mouvement des Frères musulmans, recevant des subventions et des aides financières étrangères et exploitant des sols et des lois.

Les auteurs des attentats récents et précédents qui ont eu lieu à Paris depuis 2015, ont reçu des idées de haine au sein d’associations ou d’institutions religieuses indirectement soutenues par des donateurs de la Turquie (pays de transit des djihadistes vers l’Europe). De plus, ces djihadistes opèrent dans des communautés sympathiques qui reçoivent également des idées similaires de ces milieux.

Les évènements ayant alerté la France sur les dangers des Frères musulmans, et les mesures prises pour limiter leur rôle

Ce qui était crucial, c’était le rôle des Frères musulmans sur la scène politique au Moyen-Orient, qui a servi de sonnette d’alarme à l’Europe pour une période que l’on pourrait appeler « la prise de conscience des dangers de l’islam politique ».

Ce constat a été renforcé par la propagation des institutions des Frères musulmans en Europe, après les attentats terroristes qui ont secoué l’Europe, notamment la France. C’est également grâce aux nombreuses conférences ayant jeté la lumière sur ces institutions et leur soutien à l’idéologie extrémiste, notamment la conférence intitulée : «Qatari Investments in Europe between Politics and Terrorism la France comme modèle » tenue en juillet 2017 à Paris qui faisait état de « l’existence de 242 associations des Frères musulmans financées par le Qatar en France uniquement, sous couvert d’aider les musulmans de la France. En réalité, ce pays vise derrière ce soutien à répandre une idéologie extrémiste et à présenter les Frères musulmans à l’Occident comme un groupe religieux qui accepte les principes de la démocratie, bien qu’il existe des documents de ce Groupe qui prouvent son rejet du modèle laïc français.

Un rapport français a évoqué le phénomène de «la montée des islamistes» en Europe intitulé : «La fabrique de l’islamisme», publié par  l’Institut Montaigne» en septembre 2018. Ce document a mis en garde contre « l’idéologie de ces islamistes et la considérait comme une menace pour les sociétés occidentales, car elle présente une vision différente du monde, et institue des valeurs contraires aux valeurs de la société occidentale. Elle institue la logique du groupe contre l’individu, la logique des normes religieuses contre l’individualisme libéral et le principe d’inégalité entre les hommes et les femmes contre l’aspiration à l’égalité.

L’Institut a recommandé la nécessité de prêter attention à ce phénomène, de le pousser à s’adapter et à s’insérer dans le contexte culturel français, et de l’amener à la modération ou à l’intégration dans le système culturel et politique, en démantelant l’idéologie, et en assiégeant son extension, avec tous outils culturels, éducatifs, médiatiques, sécuritaires, de renseignement, juridiques, législatifs et diplomatiques si nécessaire.

Il ressort clairement de ce qui précède qu’il existe une distinction claire par les Européens entre « l’islam politique » en tant que tributaire de la pensée extrémiste, et les musulmans ordinaires tolérants, refusant de mobiliser et d’inciter la société contre les musulmans en général.

La France a donc élaboré un plan en quatre points pour réduire l’impact des menaces, dont le premier était de libérer les mosquées et les écoles des influences étrangères, et de se débarrasser progressivement des imams envoyés, tout en augmentant le nombre d’imams formés en France, outre le suivi des dons financiers, à travers l’association « L’Association islamique de l’Islam en France» annoncée par Macron en janvier 2019.

Deuxièmement, la nécessité d’une coordination large et précise entre les représentants musulmans. Troisièmement, lutter contre les tentatives de séparation de la société française, telles que les zones de baignade dans les piscines publiques, les heures de prière dans les clubs sportifs et les violations de la loi sur l’égalité entre les hommes et les femmes. Quatrièmement, accorder un intérêt aux bidonvilles français, à travers la promotion d’offres sociales, culturelles et sportives, les soins de santé et la réhabilitation des quartiers résidentiels délaissés.

Paris a également œuvré non seulement pour lutter contre l’islamisme radical et les réseaux terroristes, mais aussi pour combattre l’idéologie qui l’alimente et qui est le mouvement des Frères musulmans.

La France a indiqué que l’ancienne Union des organisations islamiques de France, devenue « Musulmans de France », est une branche de cette organisation trans-géographique qui a été fondée en Égypte il y a des décennies, puis a expliqué son lien avec l’anti-occidental et le soi-disant « djihad » et « pensée totalitaire ». Elle a approuvé de nombreux projets et décisions, dont le dernier est le projet de loi pour « consolider le respect des principes de la République » en France et les conditions de lutte contre le « séparatisme islamiste » et contrôler l’entrée des imams et épurer les mosquées des idées radicales.

En plus du suivi du contenu numérique à la lumière des développements et des risques auxquels le pays est confronté. Cela est considéré comme l’une des tactiques les plus importantes pour suivre les dangers du terrorisme, en particulier à la lumière de la grande manipulation numérique. La loupe du renseignement étant considérée comme un filtre d’informations, en détecte la fausseté ou la vérité, et examine les indices de dangers grands ou petits, grâce à une méthode scientifique logique qui écarte les risques et déjoue les plans terroristes.

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