Raisons et obstacles à la mise en œuvre : L’approche française de la politique d’envoi des imams

Fév 27, 2020 | Les rapports

La controverse s’est récemment élargie dans les milieux politiques français au sujet du grand nombre d’imams envoyés par les pays islamiques en France, selon un accord précédent avec neuf pays, dont l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Turquie, permettant aux gouvernements de ces pays d’envoyer environ 300 imams et enseignants par an dans les mosquées et les écoles françaises. Afin de faire enseigner les langues aux étudiants venant de ces pays.

Lors de la visite de Macron à Mulhouse le 18 février, il a annoncé son intention de mettre fin à ce phénomène, et que 2020 sera la dernière année pour de tels chiffres. Où il considère que ce phénomène aide d’une manière ou d’une autre au militantisme islamique et à la séparation au sein des quartiers français, ce qui n’est pas compatible avec la liberté, l’égalité et l’unité de la nation en France.

Premièrement : les dangers d’envoyer des imams selon le point de vue de la France

L’autorisation de pratiquer des rites religieux est normale en France, et sans le problème du point de vue français, qui réside dans le terrain économique, social et politique qui accompagne cette scène. Le grand nombre d’imams envoyés par des pays musulmans en France ne provoquerait pas de controverse.

  1. L’expansion du projet des Frères musulmans et la menace de saper l’équilibre social

Le discours islamique actuel avec certains locuteurs de musulmans français est devenu un poids en faveur de l’islamisme, qui est attribué à l’expansion du projet des Frères musulmans, « Islamisation de l’Europe » et de l’Occident, plutôt que de l’islam sunnite qui est identique à la laïcité française et se fiche des ambitions politiques.

Les indicateurs de la pénétration du projet des Frères Musulmans parmi les musulmans français sont devenus tangibles à travers diverses portes, y compris la compétition des Frères musulmans en tant qu’acteurs externes au sein de ce qui est appelé l’exportation des imams vers la France pour la gestion de l’islam là-bas ; surtout après que les Frères musulmans ont pris les rênes du gouvernement dans certains pays comme la Tunisie représentée par le mouvement de la Renaissance et la Turquie. Etc., et leur influence auprès d’autres pays, qui jettent des doutes sur la crédibilité de ces pays pour préserver le projet de l’islam français avec une saveur libérale non déclarée, surtout depuis que la Turquie, selon le discours de Macron à Mulhouse, n’a toujours pas réagi comme les huit autres pays avec lesquels il est parvenu à un accord pour mettre fin au système de l’envoi des imams.

La France estime qu’il existe certains risques qui impliquent la possibilité que les imams soient responsables de questions d’identité qui traversent de grands groupes de jeunes et d’adolescents arabes et musulmans en France, ce qui à son tour laisse ses répercussions sur le déclin du poids politique des partis de gauche, en particulier du Parti communiste français. Cela a incité Macron à souligner qu ‘ »il n’a aucun plan pour viser l’islam, mais l’objectif est seulement de contrer l’ingérence des étrangers dans les écoles et les mosquées ».

  1. La menace de l’ingérence politique extérieure

L’islam est un problème urgent en France, d’autant plus que le nombre de musulmans dépasse les cinq millions, et qu’il est devenu une question d’acteurs de l’extérieur, compte tenu des attaques armées, du sectarisme et des manipulations internationales des sociétés islamiques.

Il y a ceux qui ont amené le salafisme en France à travers des conférences et des partisans de l’extrémisme, et il y a des pays qui veulent atteindre leurs intérêts sur le dos de l’islam et aux dépends des communautés musulmanes.

La France ne veut pas d’unions musulmanes, qui deviennent une force formidable que les pays peuvent utiliser dans la politique intérieure ; et l’impartialité de certains imams par rapport aux principes de laïcité qui a été débattue du fait qu’elle représentait le début du siècle dernier lorsque les musulmans ne formaient pas le bloc qu’ils sont aujourd’hui, ce qui présente un danger s’ils répondent -les communautés Musulmanes- aux orientations de ces pays, d’autant plus que ces pays sont ceux qui les financent.

Selon les tendances de ces pays. Macron a souligné dans son discours qu’une partie de la société « veut développer un nouveau projet politique au nom de l’islam », ils sont les propriétaires des idées séparatistes, les ennemis du pays et ceux qui ne respectent pas les lois.

  1. La controverse et la menace juridiques

La France a adopté une version strictement laïque, tout comme la loi de 1905 qui stipulait « la séparation de la religion et des réalités du monde », qui est devenue un programme politique et social français, considéré comme un texte divin qui n’est ni palpable ni interprétable. En 2004, la définition a été reformulée pour inclure l’égalité dans toutes les religions.

Alors que l’organisation croissante de rassemblements islamiques dans le cas où elle pourrait être dirigé, peut devenir un bloc politique enveloppé dans un caractère partisan tacite; cela peut forcer la laïcité française à se plier à l’islamisme, et nécessiter par la suite une modification de cette loi, si l’État français ne peut pas trouver d’autres moyens de surveiller et de guider l’islam, surtout le  » Conseil français du culte musulman », qui a été considéré par le ministre français de l’Intérieur Christophe Castaner actuellement basé sur les règles d’autres pays, et l’influence des pays extérieurs est celle qui favorise l’équilibre au sein du conseil, et si nous prenions en considération l’influence des Frères musulmans à l’intérieur de ces pays et la transmettions au conseil.

Deuxièmement : le plan de Macron pour réduire l’impact des menaces

Selon ces contextes, la France estime qu’il est nécessaire dans un plan en quatre points de réduire l’impact des menaces, le premier étant de libérer les mosquées et les écoles des influences étrangères, et de se débarrasser progressivement des imams envoyés, en même temps d’augmenter le nombre d’imams formés en France, en plus de surveiller les dons financiers est assuré par l’association « Société Islamique de l’Islam en France » annoncée par Macron en janvier 2019.

Deuxièmement, la nécessité d’une coordination large et précise entre les représentants musulmans.

Troisièmement, lutter contre les tentatives de séparation de la société française, telles que les zones de baignade dans les piscines publiques, les heures de prière dans les clubs sportifs et les violations de la loi sur l’égalité entre les filles et les garçons.

Quatrièmement, une attention est portée aux quartiers français pauvres, à travers la promotion de l’offre sociale, culturelle et sportive, les soins de santé et la réhabilitation des quartiers résidentiels négligés.

Troisièmement : obstacles à la mise en œuvre du plan de réduction des menaces

  • La France a recouru au programme de recrutement d’imams de l’étranger, au motif que la France est un pays laïque qui n’interfère pas dans les affaires religieuses, quelle que soit la nature de cette religion, qu’elle ne finance ni ne sponsorise aucune école théologique, église, temple ou mosquée, et dans le cas où elle le fait et devient sponsor de l’islam, Les principes laïques se contrediront.

En plus de la raison de sécurité concernant l’islam, qui se répand largement en France, car il semble que s’appuyer sur un imam officiel des pays d’origine des sociétés communautaires musulmanes est moins dangereux et plus sûr que les inconnus en se déclarant imams.

L’importation filtrée d’imams étrangers est une bonne solution pratique, car l’imam qui souhaite se rendre en France est soumis à des enquêtes de sécurité du pays d’origine qui vérifient la sécurité de l’imam sur la base de la base de données extrémisme, en plus de l’approbation de sécurité du ministère français de l’Intérieur. Sans oublier les bénéfices que ces imams pourraient réaliser après leur proximité avec les jeunes et la communauté musulmane, ils pourraient ainsi ressentir les tendances extrémistes de la jeunesse, le cas échéant, et ils pourraient être un signal d’alarme précoce pour les autorités françaises, qui les invitent parfois à exercer une influence afin de bénéficier d’eux dans la lutte contre l’extrémisme.

Malgré cet avantage, le romancier algérien Kamel Daoud fait valoir que si ces imams travaillent de bonne foi, ils peuvent entraver la politique d’intégration, car ils ne sont pas français.

  • Quant au projet de qualification des imams de France, le chercheur sadek sellam, spécialiste des affaires islamiques en France, et auteur de « La France et ses musulmans un siècle de politique islamique » dit: Il ne faut pas oublier que de nombreux projets de qualification des imams ont été entravés par les socialistes, notamment un projet Le penseur, Mohammed Arkoun (qui a présenté des propositions au président Mitterrand en 1989 et ont été rapidement rejetées), concernant la création d’une «École des études supérieures sur l’islam», en particulier après le cas de Salman Rushdie et la violence qui l’accompagnait, ce qui a amené Arkoun à voir qu’il ne suffit pas de dénoncer et de manifester, mais de commencer à réhabiliter et à rationaliser la jeunesse que cette laïcité ne contredit pas l’islam, cela nécessite «l’espace d’expression scientifique» garanti par l’État français, et c’était à l’époque où Jean-Pierre Schoffenman était ministre de l’Intérieur, mais Lionel Jospin, alors ministre de l’Éducation nationale, a fait obstruction, «à l’instigation de conseillers ayant une légère qualification de l’islam» . Par conséquent, nous ne devons pas nous limiter à accuser les musulmans et oublier le rôle des responsables français qui n’ont rien fait alors qu’ils étaient sous leurs responsabilités. « 

Cela soulève une question à laquelle l’Etat français doit répondre, au cas où le plan de qualification des imams de France échouerait dans un plan annoncé par Macron pour réduire la menace ?

Les jeunes musulmans qui ont la nationalité française et jouissent de la liberté de mouvement entre les pays iront-ils dans des pays et régions islamiques avec une éducation islamique radicale pour étudier et revenir en France avec des idées plus radicales, d’autant plus qu’ils étudient mais peuvent également y être mélangés avec des extrémistes. En outre, rien ne garantit que les enseignants là-bas n’appellent pas à mentionner le colonialisme français et le terme « gestion coloniale de l’islam en France » dans leurs sermons, et c’est une description intelligente, où en invoquant la mention du colonialisme, ils peuvent utiliser cette accusation comme monnaie d’échange tout en maintenant l’image sectaire de l’islam en tant que religion menacée là-bas.

• Outre un autre obstacle, c’est la difficulté de limiter le nombre d’imams en France. Même s’il existe une statistique officielle fournie par le ministère de l’Intérieur, l’idée de l’Imamat ne se limite pas au prédicateur d’une mosquée, la religion islamique permet à toute personne d’être imam, si le moment de la prière arrive, ils se rassemblent parfois aux étages inférieurs ou dans des salles et les utilisent pour prier, et toute personne d’entre eux les conduit En tant qu’imam, il peut leur donner des instructions pour une « leçon religieuse » ou un sermon religieux.

 

Mots clés :france | imams | islam | Macron
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