Le procès exceptionnel des terroristes de Paris aura un impact psychologique et des conséquences juridiques

Sep 21, 2021 | France, Terrorisme, Terrorisme et extrémisme

Les journaux français ont accordé une attention sans précédent à faire la lumière sur le procès le plus sensible de son histoire, il s’agit du procès des accusés des attentats du 13 novembre 2015, c’est une tâche difficile car il faudra environ 9 mois pour révéler les vraies raisons et les détails qui ont poussé les terroristes à mener cette opération terroriste, qui a fait 130 victimes de 28 nationalités,, six ans après la plus grande opération terroriste que la France ait connue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Procès extraordinaire

Le procès ne sera pas ordinaire car les détails sont volumineux et précis, 9 mois n’est pas une courte période, et le verdict devrait être rendu le 24 ou 25 mai 2022.

Les audiences sont censées débuter chaque jour à 12h30, au cours desquelles comparaîtront vingt prévenus, dont le franco-marocain Salah Abdeslam, le seul rescapé parmi les membres des groupes terroristes qui ont perpétré les attentats, et 14 des prévenus, tandis que les six autres seront jugés par contumace, et ils sont accusés d’avoir fourni une assistance ou un soutien à des degrés divers dans la préparation des attentats.

Le procès est inhabituel, car il y a environ 300 proches des victimes et survivants des attentats témoigneront entre fin septembre et fin octobre, et plus de 330 des avocats participeront, et 1 800 société civile assisteront, et ce nombre devrait augmenter tout au long de la période du procès.

Il a fallu beaucoup de temps pour préparer ce procès et construire la salle des audiences spéciales et les salles du Palais de Justice à Paris en termes de logistique, car la salle des audiences contient 550 places. La salle a été aménagée dans l’ancien bâtiment qui abritait le Tribunal de Paris, pour un coût d’achèvement de 8 millions d’euros, et il y a 13 salles supplémentaires qui peuvent être utilisées pour transférer les séances, portant le total des places à 2 000 places.

Le Tribunal spécial est composé de 5 juges, dirigé par le juge Jean-Louis Peres, tandis que le ministère public est représenté par 3 procureurs spécialisés dans les affaires de terrorisme.

Le procès aurait un grand impact psychologique sur les français

Depuis l’annonce du début du procès, les plateformes médiatiques françaises de toutes disciplines ont alloué de larges espaces pour parler du procès, des préparatifs et déterminer le rôle de chacun dans celui-ci, ainsi que pour réentendre des centaines de témoignages de personnes ayant vécu les événements de l’attentat terroriste de 2015 ou en ont été touchés, tant le souvenir du massacre est toujours dans l’esprit des Français.

Noam est policier, Célia est chirurgienne ; Tous deux ont été témoins des attentats terroristes, et leurs réactions ont été surveillées par les médias sociaux et les chaînes TV, tels que France 24, à la lumière des discussions sur le procès.

Célia, chirurgienne : « C’est quelque chose qui fera toujours partie de ma vie. Je sais que je peux être utile dans ces cas-là. » Ce soir-là, Célia, enceinte de quelques mois, est installée en pyjama aux côtés de son compagnon devant un bon film. Très vite, la jeune femme est alertée par les SMS incessants de sa famille et elle prend conscience de ce qu’il se passe. À 33 ans, chirurgienne vasculaire, elle est alors cheffe de clinique à Bichat. , elle appelle ses collègues pour venir soigner les blessés. Tout ce qu’elle demande, c’est d’être conduite en sécurité jusqu’à l’hôpital, car dehors la tuerie continue au Bataclan et les tireurs des terrasses sont en fuite. « Une voiture de police est venue escorter mon taxi, comme on le fait lorsqu’on transporte des poumons pour une greffe. » Ce qui l’attend à l’hôpital Saint-Louis, où sont acheminés de nombreux blessés cette nuit-là, est inimaginable. « Une vraie scène de guerre », se souvient-elle.

Noam n’avait pas prévu de travailler le soir du 13 novembre 2015. Installé chez lui dans son canapé, le brigadier de 45 ans de la DRPP (direction du renseignement de la Préfecture de police) regarde le match amical France-Allemagne et jette de temps en temps un œil distrait sur les réseaux sociaux comme il aime le faire. Très vite, il s’aperçoit que quelque chose se passe en consultant son compte Twitter. « Ça commençait à s’emballer. » Ses inquiétudes sont vite confirmées par un coup de téléphone. « Un collègue m’appelle pour me dire qu’une bombe a explosé aux abords du Stade de France sans savoir s’il s’agissait ou non de terrorisme. Comme je travaillais sur l’antiterrorisme, mes collègues m’ont demandé si je pouvais leur prêter main-forte. » Sans hésiter, Noam enfourche son scooter. Pendant le trajet, une deuxième bombe s’ explose. En arrivant sur les lieux, il entend une troisième déflagration devant le McDonald’s.

Président de l’association Life for Paris Artur Dénouveaux, lui-même rescapé du Bataclan, a déclaré : « Nous savons que le procès est une étape importante dans nos vies, mais les témoignages en général et surtout ceux qui sera au tribunal ramènera le facteur humanitaire dans le procès, et il faut parfois accepter le « débordement » des Sentiments.

Les avocats de certains des accusés, Olivia Ronen et Martin Fitts, ont averti que « le procès sera chargé de sentiments, mais le pouvoir judiciaire doit s’en distancer s’il veut garder à l’esprit les principes qui sous-tendent l’état de droit et ne pas tourner ce procès exceptionnel en un procès d’exception. »

Une autre avocate de la défense, Lea, a déclaré qu’il était essentiel que toutes les parties à ce procès puissent s’exprimer. Comme les victimes ont besoin d’exprimer leur souffrance, il ne faut pas oublier qu’il s’agit en premier lieu du procès des accusés, qui doivent être jugés au niveau de leur implication et à la lumière de leur parcours et de leur personnalité.

Répercussions sur le système juridique :

Après que la France ait connu des incidents terroristes décrits comme les plus meurtriers depuis la Seconde Guerre mondiale, la France et l’Union européenne ont réagi, à plusieurs niveaux.

  • Le premier au niveau de la sécurité : avec la prise de conscience que l’élimination du terrorisme est impossible à réaliser, et donc l’objectif le plus réaliste est de réduire le terrorisme auquel le continent est exposé, de sorte que le terrorisme soit dans les limites que l’opinion publique et les services de sécurité peuvent accepter, comme des actions qui ne peuvent être complètement évitées.

Avec le renforcement des mesures de sécurité et le resserrement du contrôle sur les éléments soupçonnés d’adopter des idées terroristes), et lorsque la question atteint un niveau de plus en plus large (une guerre doit être menée hors des frontières sur les foyers qui émettent le terrorisme).

  • Le second travail est sur le plan social : en ciblant l’idéologie promue par les Frères musulmans en Europe, et les associations et organisations religieuses qui ont pénétré sous le couvert d’associations caritatives, elles se sont multipliées avec les vagues d’immigration et d’asile en Europe dans le cadre de droits et libertés civiles et politiques.

Les prémices de se sentir à l’abri de l’extrémisme ne prennent leur vraie valeur que par l’absence de causes permanentes qui pénètrent dans les pensées de ces sympathisants, et créent des influences qui permettent la production d’une vision particulière du monde et d’un régime autoritaire non islamique, et les systèmes politiques existants qui sont liés par des traités avec eux et ne mettent pas en œuvre les enseignements de la religion islamique et sont tombés dans le piège de l’ignorance et la présence d’adaptation religieuse pour répondre avec force à toutes les formes de péchés.

  • Traitement au niveau des lois : L’arsenal judiciaire français en matière de terrorisme s’est renforcé après les attentats qui ont visé la ville de Paris, et les lois qui s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ont connu une évolution remarquable. Depuis, le Parlement français n’a cessé de ratifier de nouvelles lois, alors que toutes s’inscrivent dans le cadre du renforcement de la lutte contre le terrorisme et du durcissement des peines judiciaires des personnes impliquées dans les attentats qui ont touché les régions françaises.

La dernière chose approuvée par l’Assemblée nationale française était un projet de loi qui permettrait aux autorités judiciaires de poursuivre ceux qui ont été condamnés à plus de 5 ans de prison dans des affaires de terrorisme, après avoir été libérés de prison pendant plusieurs années après avoir purgé leur peine.
Les autorités peuvent les obliger à résider dans un certain lieu ou leur interdire de communiquer avec certaines personnes.
Après le consentement du condamné, un bracelet électronique peut être placé autour du poignet pour une surveillance. Malgré la réaction qu’elle à suscité cette loi de la part des juristes, des universitaires et des parties intéressées, ils la considèrent comme une violation des droits humains et civils, et comme une ingérence dans la vie privée.

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