Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé ces derniers jours que 8 132 personnes en France sont aujourd’hui inscrites sur la liste des informations pour prévenir l’extrémisme à caractère terroriste. Le ministre a expliqué que la menace terroriste reste la principale menace qui pèse sur la France.
Les avertissements émis par le ministre de l’Intérieur ont clarifié les répercussions dont les risques sont attendus, et qu’il a qualifié de risques terroristes internes et externes, et a jugé les risques terroristes internes plus dangereux et plus fort, d’autant plus qu’il sont alimentés par la propagande de groupes terroristes et promus par l’islam radical dans de nombreux quartiers des villes françaises. Il a estimé que la défaite de l’Etat islamique en Irak et en Syrie ne signifie pas que l’organisation a disparu, mais que son influence et son danger existent toujours après sa propagation dans différentes régions.
Ces déclarations mettent en lumière les contextes internes et externes qui peuvent exacerber les risques de terrorisme en France et a servi de motivation aux déclarations du ministre français de l’Intérieur sur les dangers du terrorisme.
Premièrement : Coïncidence des déclarations avec les nouveaux événements internes
Le procès des accusés dans l’affaire Charlie Hebdo :
Paris a ouvert le procès de 14 accusés impliqués dans les opérations terroristes qui ont frappé la France début 2015. Il s’agit de l’attaque contre la rédaction du journal « Charlie Hebdo », dans le contexte de sa publication d’images insultantes du Prophète Muhammad, et d’un magasin d’alimentation juif en plus d’une policière ; Ces opérations ont fait 17 morts et suscité la sympathie internationale envers la France, au cours de laquelle Paris a été témoin de la plus grande manifestation officielle et populaire de millions de personnes, depuis sa libération à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Ces 14 accusés, la justice française, estiment qu’ils étaient soit au courant des plans terroristes, soit qu’ils ont fourni un soutien logistique multiple aux auteurs. Cependant, trois d’entre eux sont jugés par contumace, notamment Hayat Boumediene, l’épouse de Coulibaly qui a « disparu » avant les opérations et qui aurait rejoint l’organisation terroriste en Syrie.
Cela signifie qu’il y a des individus qui sont en mesure de planifier à nouveau et de cibler les régions françaises, en particulier ceux qui sont encore libres et soupçonnés de rejoindre le reste de l’organisation à l’étranger, et donc ils ont des expériences supplémentaires qui peuvent les inciter à se venger à nouveau.
Le procès des personnes impliquées dans les attentats de Paris de 2017 :
Un autre procès, aussi important que l’incident de Charlie Hebdo, devrait avoir lieu au printemps prochain, qui est le procès des accusés dans l’attentat contre le théâtre du Bataclan, plusieurs cafés et restaurants des districts 11 et 12 et le Grand Stade de France. Des centaines de personnes ont été tuées et blessées, et cela a déclenché une opinion publique indignée contre le terrorisme dans le monde.
La libération de 150 personnes condamnées pour activités terroristes :
Dans les prochains jours et jusqu’à fin 2021, Paris devra faire face à la sortie de ses prisons d’au moins 150 personnes qui ont été reconnues coupables d’activités terroristes ou ont des liens avec des terroristes et qui ont passé pas moins de cinq ans en prison, certains d’entre eux étaient liés aux actes terroristes qui ont frappé la France depuis le début de l’année 2015, faisant 250 morts et des centaines de blessés.
La sécurité française estime que les personnes accusées de terrorisme, qu’elles soient libérées ou qui sont en prison, ont quelqu’un qui les a beaucoup aidées de l’extérieur, et certaines pourraient reprendre contact avec eux.
Ainsi, l’Assemblée nationale française a approuvé un projet de loi permettant aux autorités judiciaires de poursuivre plusieurs années ceux qui ont été condamnés à plus de 5 ans de prison pour terrorisme, , après avoir purgé leur peine. Les autorités peuvent leur imposer de résider dans un certain endroit ou leur interdire de communiquer avec des personnes spécifiques. Il est également possible, après l’accord du condamné, de mettre un bracelet électronique autour du poignet à des fins de surveillance.
Mais cette loi a trouvé une réaction suscitée par ses détracteurs, parmi lesquels des juristes, des universitaires et des personnes intéressées, qui l’ont considéré comme une violation des droits de l’homme et du citoyen, et comme une ingérence dans la vie privée.
Deuxièmement : Coïncidence des déclarations avec les événements extérieurs
L’expansion de l’activité d’Al-Qaïda dans les zones d’influence française dans le Sahel africain au cours de la période à venir, à travers l’intensité des opérations que les organisations terroristes ont commencé à mener, non contre les forces locales, mais contre les forces internationales et françaises en particulier, dans ce contexte ces organisations opèrent en augmentant la fréquence des opérations au niveau local, et ils ont des envies de transférer des opérations en France, afin de réduire la pression exercée par les forces françaises sur les groupes ces derniers mois.
Le groupe «Soutien à l’islam et aux musulmans», considéré comme le principal pilier d’Al-Qaïda au Sahel et au Sahara, a revendiqué l’attentat terroriste qui a tué un soldat français dans le nord du Mali le 23 juillet. Cette attaque intervient après les déclarations du ministre française de la Défense Florence Parly, le 13 juillet, dans lesquelles elle a déclaré que le déploiement des forces spéciales conjointes de l’Union européenne au Mali allait être initié. Cette attaque a des différentes connotations :
- Il vise à contrecarrer les efforts menés par la France, qui a réussi à s’allier avec treize pays de l’Union pour former une force conjointe «Takuba» pour affronter les djihadistes dans la région du Sahel.
Et « Takuba » est le nom de la force commando itinérante européenne, censée se composer de 500 soldats , pour aider à combattre les organisations terroristes dans les régions des pays du Sahel, en plus des forces françaises Barkhan, dont l’effectif est passé à environ 5100 soldats.
Il est possible que les pays européens participants subissent des pressions de la part de leurs citoyens (opinion publique) quant à la faisabilité de la présence de ces forces à l’extérieur de leurs frontières, surtout si ces forces ont subi des pertes, ce qui rend improbable les réactions des parties concernées et peut provoquer l’opinion publique.
- Remise en cause des efforts français, d’autant plus que l’attaque intervient près d’un mois après la participation du président français Emmanuel Macron, le 30 juin, avec les dirigeants de la Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et du Tchad, au sommet de Nouakchott, qui a débattu les moyens de renforcer la force conjointe des pays du Sahel et du soutien financier aux armées de ces pays, et étendre l’influence des États sur des zones qui ne sont plus sous le contrôle des terroristes et des groupes armés, afin de réduire les risques croissants du terrorisme dans cette région, ce qui indique qu’Al-Qaïda cherche à semer des doutes sur le succès des efforts français de lutte contre le terrorisme dans cette région, et la promotion que la France est incapable d’éliminer les groupes terroristes qui y sont actifs.
Conclusion :
On peut dire que les mises en garde du ministre français de l’Intérieur dans lesquelles 8 132 personnes étaient inscrites sur la liste des signalements pour prévenir l’extrémisme à caractère terroriste, ces avertissements sont venus sur la base de préoccupations cumulatives surveillées par le ministère de l’Intérieur. il est conscient de l’ampleur de ces risques qui peuvent se développer à partir des risques internes et externes évoqués dans cette étude , pour que la France soit témoin de plus d’attentats terroristes , que ce soit au niveau interne, ou visant ses forces dans les régions du Sahel africain, d’une manière qui brouille la stabilité du pays, notamment au regard des fardeaux imposés par le coronavirus récemment.
Ceci est considéré comme un avertissement par le ministère de l’Intérieur pour donner une importance particulière à la poursuite de la coordination entre les autorités de sécurité et politiques françaises et les différentes forces concernées, notamment la société française elle-même.