Au cours des deux dernières décennies, l’Égypte a connu un changement significatif dans sa politique de défense, réduisant progressivement sa dépendance aux États-Unis en tant que principal fournisseur d’armes. Alors que sous la présidence de Hosni Moubarak (2000 – 2009), 75 % des équipements militaires provenaient des États-Unis, ce chiffre est tombé à 47 % sous Mohamed Morsi (2012 – 2013), avant d’atteindre seulement 15 % sous Abdel Fattah al-Sissi (2019 – 2025).
Une diversification des fournisseurs d’armes
Cette diminution reflète une stratégie claire de diversification des sources d’armement. L’Égypte a renforcé sa coopération militaire avec plusieurs pays, notamment la Russie, la France, la Chine et l’Allemagne. Cette approche vise à réduire la dépendance militaire vis-à-vis de Washington tout en consolidant les capacités de défense du pays de manière plus autonome.
Un tournant motivé par les tensions politiques
Ce changement intervient dans un contexte de tensions politiques croissantes au Moyen-Orient, accentuées par les menaces de Donald Trump de suspendre l’aide militaire américaine à l’Égypte. En réponse, Le Caire a accéléré la conclusion de divers accords militaires, marquant ainsi une volonté affirmée d’indépendance stratégique et de souveraineté en matière de défense.
Vers une autonomie stratégique
En diversifiant ses sources d’armement et en développant des partenariats avec différentes puissances militaires, l’Égypte s’inscrit dans une logique de réduction de l’influence américaine sur ses décisions stratégiques.
Cette orientation confirme sa volonté de se positionner comme un acteur régional capable de prendre des décisions souveraines en matière de défense et de sécurité.