Le G5 Sahel entre la lutte armée contre le terrorisme et les projets de développement contre la radicalisation

Jan 23, 2021 | Afrique, Les rapports, Terrorisme et extrémisme

Dr. Mady Ibrahim Kanté

L’opération Serval française a été remplacée par la force Barkhane au Sahel – la force française avec les forces régionales du Sahel contre le terrorisme -, après avoir constaté que tous les pays du Sahel souffraient du terrorisme qui se propageait du Mali dans le reste des pays du Sahel. D’après certains responsables de sécurité dans les pays du Sahel, l’idée de la création d’un regroupement sahélien viendrait de Paris, une coopération de force militaire, appelés forces Barkhane (entre les 5 pays du Sahel et la France) a été mis en place pour faire face à la montée de menaces terroristes dans la région sahélienne. Cependant, la lutte armée a commencé contre le terrorisme, une chasse aux sorcières commence, afin d’éradiquer le terrorisme du Sahel, qui représente une véritable menace pour le développement des pays, les intérêts occidentaux, ainsi les investissements étrangers dans la région. Malgré l’intensité des forces militaires et le nombre des soldats déployés, le résultat attendu n’était pas du tout satisfaisant, en revanche, les activités terroristes gagnent du terrain de jour-en-jour. En effet, la question qui se pose, est-ce que les projets du développement ne sont-ils pas le mécanisme stratège pour en finir avec le terrorisme et ses racines  ?

Les forces Barkhanes

La mise en œuvre de l’opération de la force sur le terrain au Mali, au Niger, au Burkina Faso, etc., a été faite pour soutenir et assister les cinq forces des pays du Sahel dans leur lutte contre les groupes terroristes et les crimes transfrontaliers, tels que le trafic d’armes, de drogue et les trafiquants d’êtres humains à travers le Sahel et Sahara[1]. Les forces de Barkhane se sont engagées activement à lutter contre divers types de crimes terroristes, et elles sont censées empêcher toute activité terroriste dans le but d’instaurer la paix dans le Sahel. L’opération de Barkhane a débuté le 1er août 2014 et se composait de 3 000 soldats français permanents basés à N’Djamena,[2] la capitale du Tchad. Le processus a été conçu avec cinq anciennes colonies françaises Sahel : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad, collectivement dénommés « G5 Sahel », un cadre institutionnel pour la coordination et le suivi de la coopération régionale en matière de développement et de politiques de sécurité, mis en place le 15 Le 17 février 2014, la force comprend les forces des pays du «G5 Sahel» et des soldats français[3]. La nouvelle force fait face à de nombreux défis, notamment en lutte armée contre les djihadistes.

La force du G5 Sahel arrive à peine à se tenir debout, à l’instar des membres sont touchés par les actions terroristes, depuis son arrivée, la force Barkhane a des difficulté de s’imposer, Les terroristes se promènent dans les pays du Sahel presque sans crainte. Les djihadistes s’unissent pour commettre des attentats dans un pays avant d’aller se réfugier de l’autre côté de la frontière. La force du G5 Sahel est visée régulièrement par les djihadistes au Sahel notamment au Mali ; le quartier général de la force conjointe du G5 Sahel avait été complètement détruit fin juin 2018 par une attaque djihadiste. Le 28 septembre 2018 les responsables du G5 Sahel ont décidé de déménager le quartier général de la force vers Bamako. La force conjoint du G5 Sahel vient de s’enfuir de sa base au centre du Mali, là où elle est censée protéger la population locale et lutter contre les djihadistes qui mènent leurs activités dans ces régions maliennes, pour venir s’installer à la capitale malienne, Bamako.[4]

Les initiatives du développement contre le terrorisme au Sahel

le mécanisme de développement n’avait pas beaucoup de place dans les mécanismes de lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Bien que la plupart des experts civils et militaires de la lutte contre le terrorisme en Afrique aient averti que la pauvreté, la marginalisation, contribuent à accroître le phénomène de l’extrémisme en Afrique en général.

Le G5 Sahel cherchait le financement pour les besoins de sa force conjointe, afin pour avoir les équipements nécessaires, en effet, les projets du développement comme un mécanisme de la lutte contre le terrorisme au Sahel, n’aurait pas été prioritaire au début. Mais, depuis que la lutte armée montra sa limite, puis les djihadistes gagnent du terrain de jour-en-jour, les initiatives du développement sont au rendez-vous pour le G5 Sahel[5]. D’après Nicolas Desgrais «contrairement à une idée répandue depuis le lancement médiatique de la Force conjointe du G5 Sahel, la priorité était mise sur le développement »[6].

Par conséquent, les pays du G5 Sahel ont identifié 40 projets de développement à un coût estimatif de 2 milliards d’euros, l’organisation cherche le financement, afin de mobiliser les ressources nécessaires. Selon Maman Sambo Sidikou, secrétaire permanent du G5 Sahel, «les chefs d’Etat ont pensé qu’il fallait que nous avancions un peu plus sur la dimension développement», considérée comme composante complémentaire à l’intervention militaire contre le terrorisme et le crime organisé dans la région[7].

Conclusion

Dans le cadre de la crise sécuritaire au Sahel, nous pouvons noter que, le sous-développement, la pauvreté l’inégalité social, etc. La zone sahélienne se démène donc comme un diablotin dans un bénitier, laissant le champ libre aux terroristes qui font feu de tout bois. Cependant, le développement est le pilier le plus important pour éradiquer le terrorisme de la zone sahélienne. En effet, de son côté, le G5 Sahel garde l’espoir de réaliser les initiatives de développement et la croissance économique des pays du Sahel, afin de fermer toutes les portes d’évolution et de propagation du terrorisme dans la région sahélienne.

[1] https://www.presidence.td/ar-news-3341-_.html.

[2] “G5 Sahel, « Communique final du sommet des chefs d’état du g5 du sahel, ” p. 1, accès Octobre 26, 2018, http://www.g5sahel.org/images/fichiers/FEV_2014_COMMUNIQUE_FINAL_SOMMET_DU_G5_SAHEL.pdf

[3] « France Sets up Anti-Islamist Force », 14 juillet 2014, sect. Europe, https://www.bbc.com/news/world-europe-28298230.

[4]  Idem.

[5] « En perte de vitesse, le G5 Sahel s’invite au sommet du G7 », France 24, 24 août 2019, https://www.france24.com/fr/20190823-g5-sahel-sommet-g7-terrorisme-burkina-faso-alliance-ue.

[6] « En perte de vitesse, le G5 Sahel s’invite au sommet du G7 ».

[7] « G5 Sahel : Identification de 40 projets de développement », consulté le 15 janvier 2021, https://www.aa.com.tr/fr/afrique/g5-sahel-identification-de-40-projets-de-développement-/1324008.

Share This