L’absence des racines de l’extrémisme dans le plan national français de lutte contre le terrorisme

Sep 12, 2019 | Études, France

L’absence des racines de l’extrémisme dans le plan national français de lutte contre le terrorisme

7/9/2019

En 2018, le gouvernement français a lancé un plan national comprenant une soixantaine de mesures pour lutter contre l’extrémisme et intégrer avec succès les musulmans dans la société française en adoptant deux approches globales.

Le premier concerne le niveau externe, y compris la protection des intérêts français et français à l’étranger, la lutte contre les réseaux de financement, les réseaux humanitaires et logistiques et la propagande terroriste, Par le biais d’un projet de résolution français soumis au Conseil de sécurité annoncé par le délégué de la France auprès de l’Organisation des Nations Unies, François Delater, en février 2019, que l’ONU devrait adopter une approche qui impose des mesures de sécurité pour empêcher les transactions financières anonymes et l’utilisation de nouveaux moyens pour canaliser les fonds vers des groupes terroristes. Sans parler des activités internationales de la France visant à lutter contre le terrorisme en limitant le contrôle des groupes terroristes sur le territoire par des moyens militaires, et par la possibilité d’introduire des mesures juridiques limitant l’aptitude des djihadistes à échapper à l’impunité dans les zones de conflit, comme l’annonce du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Laudrian, en mai 2019, à propos de l’étude d’un « mécanisme juridique » pour juger les djihadistes étrangers de ISIS arrêtés dans les zones kurdes en Syrie , ce mécanisme est Inspiré par le système judiciaire international comme le Kosovo ou le continent africain.
Sur l’autre niveau du domaine interne: il y avait deux types d’étapes, la première est le renforcement de la sécurité afin de protéger les frontières et les ports, de prévenir l’infiltration terroriste et de réprimer les immigrants clandestins: le ministère français de l’Intérieur a déjoué au moins 228 tentatives d’immigration et 500 autres pour des immigrants iraniens. Plus de 80% de ces tentatives ont eu lieu en décembre 2018.

Dans la deuxième etape, l’État a commencé à approfondir tout ce qui permettait l’intégration des musulmans et la réduction de la haine, tels que l’éducation, les sports, les administrations locales et les institutions privées, en plus de développer un soutien à la laïcité et à l’utilisation de récits anti-extrémistes, ainsi qu’un contrôle accru du gouvernement sur l’enseignement privé non contracté avec le ministère. Ce qui comprend environ 74 000 étudiants et la formation des enseignants à détecter les signes d’extrémisme.[1] Aussi par l’implication des professionnels de la santé mentale, et une supervision plus étroite des organes de l’administration publique et le lancement d’une équipe chargée d’étudier les cas de travailleurs et d’envisager l’exclusion des extrémistes pouvant avoir un impact public, Et supprimez plus rapidement le contenu terroriste illégal sur l’internet, Le 6 juillet 2019, un projet de loi soumis par l’Assemblée nationale française a imposé de nouvelles restrictions aux sites Web et aux moteurs de recherche, les obligeant à coopérer activement avec la justice et les obligeant à supprimer le contenu contenant des propos incitant à la haine, à la violence, aux insultes raciales, sectaires ou religieuses dans les 24 heures. Ceci est sous la supervision du Conseil supérieur des médias audiovisuels en France.[2]

En dépit de ce style français constructif, il est différent de nombreux pays dans la lutte contre l’extrémisme et dans sa volonté d’intégrer les musulmans dans la société, qui a déjà acquis la capacité d’intégrer de nombreux musulmans français dans la société, où près de six millions de musulmans vivent en France, ce qui représente environ 8,8% de la population totale et un certain nombre de musulmans ont été victimes d’attaques terroristes à Paris, mais la Fondation du patrimoine français a révélé dans un rapport que la France était le pays européen le plus vulnérable aux attaques terroristes, selon un rapport de renseignement du Parlement français en juin 2019 sur la pénétration Extrémistes en institutions et circuits de renseignement et des dispositifs tels que la police et l’armée, qui sont des institutions sensibles.[3] Environ 20% de l’armée française est musulmane, ce qui signifie qu’environ 26 500 à 53 000 musulmans servent dans les forces armées françaises[4]. L’extrémisme religieux et de droite reste fortement présent dans les cercles français malgré les mesures d’intégration et les tentatives d’atténuation de l’hostilité à l’islam dans les cercles français. Une étude ‘’ d’évaluation des efforts de l’Europe pour lutter contre l’extrémisme islamique’’ menée par l’Institut Hudson en mars 2019, qui traite des programmes de prévention et des facteurs menant à l’extrémisme et aux possibilités d’intégration musulmane, suivie par quatre pays européens, dont la France, cette étude indique que l’extrémisme islamique se répand en France pour de nombreuses raisons, notamment: le ferme attachement du pays à la laïcité, les attitudes racistes à l’égard des immigrés d’Afrique du Nord, l’hostilité publique à l’égard des musulmans et le lien entre l’islam et le terrorisme, alors que l’État a toujours tendance à adopter certaines politiques qui suscitent la colère des musulmans, telles que: la fermeture de mosquées, l’interdiction du voile dans les lieux publics et l’essai d’arrêter le financement étranger des mosquées françaises.

Retournant à ce plan national, il a cherché à contenir le phénomène de l’extrémisme et les possibilités d’intégration des musulmans dans la société par des mesures de sécurité et du point de vue social, sans oublier les origines des débuts qui ont permis l’extrémisme représenté par le salafisme islamique, qui est un affluent des djihadistes salafistes, qui a longtemps persisté en France. , Qui traitait de certaines recherches et touchait la tolérance historique des politiciens et des élites culturelles français aux processus d’immigration et d’expansion islamique sans observer la radicalisation, et à l’impossibilité de distinguer l’islam modéré de l’islam salafi plus engagé, Sous prétexte que les lois françaises préservent la liberté ethnique, dans l’intérêt de la citoyenneté.

La négligence des élites de l’évolution des dangers du salafisme français

L’une des approches les plus importantes pour examiner la capacité de l’État à lutter contre l’extrémisme et à intégrer les musulmans est de savoir que le phénomène qui s’augmente progressivement se diminue également, L’islamisme et le salafisme en France ont lentement progressé, selon un livre récent intitulé « Histoire de l’islamisation française 1979-2019 », qui fait la chronique du processus d’islamisation et de la liberté des Frères musulmans et des salafistes en France, pendant quarante ans. Le livre accuse les élites politiques et les intellectuelles d’avoir toléré l’islamisation et l’extrémism, Il pensait qu’il s’agissait « d’islamisation française, pas d’islamisation de la France par d’autres, dans le sens où les élites ont abandonné leur pays et ont essayé de domestiquer leurs peuples autochtones pour qu’ils acceptent une culture entrante et incompatible avec leur vision de la vie moderne ouverte sur le monde ». Bien que la France ait développé des valeurs d’acceptation et de respect des droits et des convictions des nouveaux arrivants, le livre assume la responsabilité aux dirigeants politiques et aux élites culturelles, car Ils ont travaillé de manière enveloppante pour confisquer les droits de critique de la religion dans un pays considère ça comme l’un de ses droits les plus importants.

Par exemple, dans le passé, les mots de Muhammad Arkoun, professeur d’histoire de la pensée et de la philosophie islamiques à la Sorbonne, n’ont suscité la moindre condamnation d’aucune élite politique ou culturelle. Dans une déclaration au journal français Le Monde en mars 1989, Quand il « accusa l’esprit des lumières d’imposer sa domination aux dépens de l’esprit théologique ». De même, les remarques d’Ammar Lasfar président des musulmans français, branche des Frères musulmans en 1997 ne faisaient pas de bruit, quand il a dit que « l’intégration signifie que la population musulmane finira par se dissoudre au sein de la population, Ceci est totalement inacceptable et refusé car cela signifie l’abandon de la loi islamique (Al-Charia), La langue des musulmans de France est le français. Et la langue du Coran est l’arabe. Cela ne peut pas être changé. L’intégration peut avoir lieu mais doit reposer sur la reconnaissance par les lois de la République du concept de communauté religieuse. L’intégration, c’est avoir un groupe soumis à ses propres lois au sein de groupes de citoyens de la France d’aujourd’hui. « .

Mais le Conseil des ministres de l’Union européenne n’a pas hésité à publier un texte de révision de la liberté d’expression indiquant que « la liberté d’expression doit respecter les convictions ». C’est comme si les musulmans étaient victimes de la liberté d’expression ! Dans le contexte des caricatures anti-islamiques, et même Jacques Chirac, le président de la République française, a condamné les caricatures qui ont enflammé les capitales arabes et causé de nombreuses pertes humaines et matérielles. Cela a incité le Conseil français des religions chrétiennes à exiger l’adoption d’une loi interdisant la dérision des religions, qui a été soutenue par le ministre de l’Intégration de l’époque, Eric Raoul.[5]

Cette tolérance élitiste au fil du temps peut être l’une des principales raisons de l’augmentation du nombre de musulmans qui s’identifient comme des croyants fermement ancrés et que son identité est basée exclusivement sur l’islam, et que tout sens d’engagement social, politique ou culturel qui n’est pas entièrement basé sur la religion est inacceptable[6], Une enquête menée par la Fondation IFOP pour l’Institut d’études libérales Montagne pour mesurer la religiosité des musulmans de France à travers la pratique de rituels religieux et leur attitude vis-à-vis du voile, de la viande halal et du laicisme, la présence d’une majorité de 46% de musulmans qui adhèrent pleinement à la laïcité et marchent sur le chemin de leur intégration naturelle Dans la société française et le système de valeurs européen, l’enquête a observé qu’ils pratiquent leurs rituels sans aucun conflit avec les valeurs de la société française. Un groupe de 25% se caractérise par une pratique religieuse stricte et l’adhésion à l’identité islamique, tout en refusant de porter le niqab et la polygamie.

La troisième catégorie, composée en majorité de jeunes et de familles musulmanes traditionnelles, a acquis la conviction que l’islam est complet et constitue un système complet de valeurs et de lois qui rejettent toutes les autres influences. Elle a adopté une rhétorique extrémiste contraire aux valeurs de la République et vit donc en marge de la société et est largement représentée parmi les groupes de jeunes »50% Musulmans de moins de 25 ans.[7] en conséquencele jeune de ce groupe est devenu convaincu de ne pas rester membre de la société nationale. Face à la désintégration sociale, les jeunes ont tendance à s’identifier principalement à leur quartier, pas à leur pays ou à la classe sociale de leurs parents. Le salafisme pur en France est devenu largement présent dans les banlieues de grandes villes telles que Paris, Lille, Roubaix et Lyon.[8]

Ce développement cumulatif qui a rendu le salafisme présent d’une manière qui facilite la conversion de ses adhérents au stade de la bataille idéologique, qui est essentiellement une source majeure d’extrémisme religieux islamique en Europe, Walid Kased al-Zaidi, dans son livre « L’islamisme extrémiste en Europe: une étude de cas des djihadistes français au Moyen-Orient », affirme que les djihadistes français ayant adhéré à l’État islamique en Syrie et en Irak n’ont pas les connaissances religieuses les plus profondes ou ont récemment adopté l’islam, Ils ont été enseignés par des imams locaux ou en participant à des séminaires religieux en Belgique et aux Pays-Bas, animés par des aînés extrémistes, ainsi que par les médias sociaux et les forums de discussion en ligne.[9]

Les nécessités de réfuter les justifications de la violence salafiste

Il est nécessaire de réfuter les justifications de la violence qui tirent leur légitimité de la religion islamique en dehors du cadre imposé par l’État, et de punir ceux qui sont bénis par l’acte de violence, indépendamment de la validité, de l’exactitude ou de l’équité de cette justification et de son lien avec la religion. Et la réhabilitation des révisions intellectuelles typiques de ces groupes salafistes en produisant une réfutation théologique détaillée de l’histoire des interprétations tordues des enseignements de l’islam autorisant la violence est également enseignée à travers les plates-formes religieuses qu’ils ont eux-mêmes utilisées, alors que ce mouvement salafiste, selon le Premier ministre français Macro, défend ses idées. Dans environ 2 300 mosquées[10]. Les fausses interprétations du Coran sont presque aussi anciennes que le Coran lui-même et l’associent au radicalisme, avant de pratiquer leur religion, il est nécessaire de connaître les fondements de la citoyenneté et de la tolérance et de se concentrer sur la prédication dans l’Islam en tant que message pacifique qui favorise l’harmonie entre les devoirs du croyant et ceux du citoyen français. D’autant plus que le salafisme pur n’est pour la plupart pas la toute première identité islamique acquise par le jeune musulman, car, au cours de leur phase initiale de transformation, ils ont été initiés à l’éthique islamique tolérante par le biais de reportages ou par des prédicateurs.

Mais ce qui a aidé le salafisme à gagner de nombreux partisans, c’est : « Une loyauté faible, en particulier parmi les jeunes musulmans de la société nationale fondée sur le contrat social entre l’Etat et le citoyen, et la France, généralement décrite comme l’état d’un pays très central, C’est aussi le pays qui prétend jouer un rôle historique dans la diffusion des valeurs universelles de l’illumination au monde, qui propose de séparer la religion de l’État (laïc). Cette philosophie interdit la religion de l’espace public et la limite à la vie privée des citoyens. Par conséquent, l’islam est considéré comme un câlin, pas une intégration, même si la plupart des musulmans prétendent qu’il n’y a pas de contradiction entre leur foi et leur appartenance à la nation française. Dans ce contexte, le salafisme exerce un puissant attrait sur les musulmans qui se sentent dissociés et qui discutent dans l’idéologie république nationale dominante et dans la laïcisation qui exigent l’assimilation.L’attrait de la purification salafiste réside dans sa capacité à offrir un moyen qui non seulement choisit de ne pas participer à la société, mais crée également une société alternative plus élevée basée sur l’unification de Dieu.[11] Où beaucoup de gens qui pratiquent la religion sans apprendre deviennent généralement radicalisés et fanatiques au point de tuer, L’islam moderne a un large éventail d’interprétations et d’écoles de pensée, comme pour toutes les religions. Quand un attentat terroriste se produit, deux points de vue apparaissent souvent des musulmans qui nient que cela a quelque chose à voir avec l’islam, Et certains qui bénissent faiblement cet acte parce qu’ils croient que Dieu a permis ces actes de terrorisme. Considérant que ces régimes existants ne mettent pas en œuvre les véritables enseignements islamiques, qui sont tombés dans le piège de l’ignorance. Donc tout le monde a le droit de les combattre.

  1. Brother Rachid, L’anti-terrorisme en France… de nouvelles politiques et lois https://v1.brotherrachid.com/ar
  2. Centre européen pour l’étude du contre-terrorisme et du renseignement, Lutte contre le terrorisme en France, Développement des capacités des services de renseignement,https://www.europarabct.com/ %84/
  3. Centre européen pour l’étude du contre-terrorisme et du renseignement, Lutte contre le terrorisme en France, Développement des capacités des services de renseignementhttps://www.europarabct.com84/
  4. Simcox, Rubin, Barrières à l’efficacité : programmes européens de prévention de l’extrémisme Le démantèlement d’une idéologie ou d’un grief ? 2019, L’avenir des recherches et études avancées https://futureuae.com/ar/Mainpage/ID9%85
  5. Arabs, 2019, Islamisation de la France. Une nouvelle histoire expose l’invasion islamiste de Paris https://alarab.co.uk/%D8%B3
  6. Adraoui, Mohamed, 2014, Le salafisme en France: idéologies et pratiques, salafisme mondial, mouvements salafistes contemporains dans un monde en mutation, Réseau arabe de recherche et d’édition, Beyrouth, p. 507-510
  7. Khalaf, Mohammed, 2018, Salafisme français (1), Islamisation du radicalisme et des trois mythes, https://daraj.com/8/
  8. Op, citAdraoui
  9. Op, cit, Khalaf Mohamed
  10. Russie Aujourd’hui 2016, le Premier ministre français appelle à l’interdiction du salafisme en France https://ar.rt.com/hutv
  11. Op, citAdraoui
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