La prison de Saidnaya : un symbole de la brutalité du régime syrien

Déc 10, 2024 | Antiterrorisme, Les rapports, politique

La prison de Saidnaya, située à environ 30 kilomètres au nord de Damas, a longtemps été synonyme de terreur sous le régime de Bachar el-Assad.

Surnommée « l’abattoir humain » par Amnesty International, cette prison militaire a été le théâtre de violations massives des droits humains, notamment des tortures systématiques et des exécutions extrajudiciaires.

Construite dans les années 1980, la prison de Saidnaya était initialement destinée à l’incarcération de militaires et de prisonniers politiques.

Cependant, avec le déclenchement de la guerre civile syrienne en 2011, elle est devenue un centre de détention pour des milliers d’opposants présumés au régime.

Les détenus y étaient soumis à des conditions inhumaines, incluant des passages à tabac, des privations alimentaires et des abus psychologiques.

En 2017, un rapport d’Amnesty International a révélé que, entre 2011 et 2015, entre 5 000 et 13 000 personnes avaient été exécutées par pendaison à Saidnaya, souvent lors de pendaisons collectives nocturnes.

Ces exécutions étaient précédées de procès sommaires, dépourvus de toute garantie judiciaire.

Les corps des victimes étaient ensuite enterrés dans des fosses communes, leurs familles restant sans nouvelles de leur sort.

Le 8 décembre 2024, à la suite de la chute du régime de Bachar el-Assad, les forces rebelles ont pris le contrôle de la prison de Saidnaya.

Des organisations humanitaires, dont les Casques blancs syriens, se sont rendues sur place pour libérer les détenus survivants et documenter les atrocités commises. Des témoignages poignants ont émergé, décrivant des années de souffrance et de privations.

La découverte de la prison de Saidnaya a suscité une indignation internationale et renforcé les appels à traduire en justice les responsables de ces crimes.

Les familles des disparus affluent désormais vers le site, espérant retrouver des traces de leurs proches ou obtenir des informations sur leur sort.

La prison de Saidnaya demeure un symbole des horreurs perpétrées durant le conflit syrien. Sa libération offre une lueur d’espoir pour les victimes et leurs familles, mais souligne également la nécessité impérative de justice et de réconciliation pour tourner la page de cette sombre période de l’histoire syrienne.

Mots clés :#Bachar | #Syria | Syrie | Turquie
Share This