Islamophobie en France : controverse et crainte

Nov 23, 2019 | France, Les rapports

675 attaques ciblant des musulmans … Et la violence s’est augmentée à 52%

La controverse et la campagne médiatique et politique en France se poursuivent dans une langue caractérisée par le racisme et l’anti-islam sur le voile et l’intégration des musulmans … Cette controverse large comporte des slogans tels que « l’organisation de l’islam en France », « la lutte contre le sectarisme dans la communauté », ou « activer la communauté de vigilance », Sa tendance à l’islamophobie devienne forte et a imprégné dans la société française et dans la politique de ses dirigeants.

La France poursuit sa politique avec ses citoyens en tant que sa communauté musulmane , tandis que ses extrémistes mettent en garde contre le danger d’un « choc des civilisations » qui, selon eux, pourrait être plus explosif aujourd’hui que jamais auparavant.

Le niveau d’islamophobie dans ce pays a atteint un niveau sans précédent, selon les observateurs, à la suite d’une attaque armée perpétrée par un vieil homme de l’extrême droite dans une mosquée située dans la ville de Bayon, dans le sud du pays, qui a blessé deux personnes tentaient de l’empêcher de mettre le feu à la mosquée.

L’incident est survenu au milieu de tensions politiques et médiatiques en France contre des citoyens français musulmans, à la suite de l’éclosion de la mère voilée qui accompagnait son fils en mi-octobre lors d’une visite scolaire chez un conseil régional dans l’une des régions de France. Cela a provoqué la colère d’une élue française d’extrême droite qui s’est empressée d’exiger le retrait de son voile ou de l’éloigner du siège pour avoir enfreint la loi.

Suite à l’incident,le débat sans fin a été renouvelé sur le voile, l’Islam, la France et le terrorisme où des personnalités intellectuelles et politiques ont critiqué l’exclusion des femmes voilées du débat public, alors que certaines tenaient à souligner que le voile est une menace pour les valeurs de l’État français laïc.

Selon Libération au moins 85 discussions sur le foulard en France ont été ouvertes par les chaînes de presse locales au cours de la semaine qui a suivi l’agression raciste de la femme, impliquant 286 interventions, auxquelles une seule femme française voilée a pris part.

Et au niveau juridique le 30 octobre, le Sénat a agi à l’initiative de la majorité d’extrême droite par 163 voix contre 114, un projet de loi interdisant les symboles religieux durant les sorties scolaires. Le ministre de l’Education, jean michel blanquer, s’est rapidement opposé à ce projet de loi, qui selon des médias français ne sera pas approuvé à l’Assemblée nationale.

Mais le tumulte provoqué par le projet de loi, même s’il n’a pas été ratifié, et le harcèlement persistant des femmes voilées en France, ont amené de nombreux citoyens musulmans à craindre les répercussions de l’évolution de la situation dans le pays eux qui ont récemment condamné les insultes, la répression et les menaces auxquelles ils sont confrontés

Après cela. Des milliers de personnes ont pris part à une manifestation à Paris le 10 novembre dénonçant l’islamophobie. Les manifestants ont brandi des banderoles sur lesquelles était écrit : « Oui à critiquer la religion, pas à haïr le croyant », « Pour mettre fin à l’islamophobie », « Vivre ensemble est une nécessité » et certains manifestants ont crié  » En solidarité avec les femmes voilées.  »

Les incidents racistes ont de loin dépassé la situation individuelle, et ont été exacerbés par les discours des représentants du gouvernement français. Selon les observateurs, l’islamophobie deviendra un phénomène qui des répercussions de plus en plus importantes dans la société.

À cet égard. Un rapport de la Coalition anti-islamophobie à Paris, publié en mars 2018, a révélé que le nombre de musulmans en France se situait entre cinq et six millions selon les dernières études à ce sujet, faisant de l’islam la deuxième religion du pays. L’année dernière, ils ont été victimes de 675 agressions racistes – verbales ou physiques – de la part d’individus et d’institutions. Le rapport a révélé que 77% de toutes les attaques visaient des femmes voilées et que la violence à l’égard des musulmans avait augmenté de 52% par rapport à 2017.

Macron et son gouvernement entre rassurer et exacerber la situation

Malgré les assurances du président Emmanuel Macron à ses citoyens musulmans et sa promesse de les protéger, soulignant que « la République française ne tolérera pas la haine; elle prendra toutes les mesures nécessaires pour punir les auteurs et protéger ses citoyens musulmans, et je m’y engage », mais la succession d’attaques envers les musulmans, et la focalisation des médias sur les questions du hijab et des musulmans et la recherche par l’extrême droite de gagner davantage d’espace politique au sein des institutions françaises aux dépens de musulmans voilés, au lieu d’offrir des programmes d’action économiques et sociales, ont amené beaucoup à croire que ces craintes sont justifiées et ne disparaîtront pas tant que leurs causes existeront.

D’autre part, les observateurs estiment que le parti au pouvoir et le président français ont également contribué à attiser la haine contre l’islam et les musulmans, en particulier après avoir récemment déclaré : « Le voile porté par les femmes de communautés d’immigrés est un échec de notre modèle républicain, en pleine crise de l’Islam ».

Macron ne s’est pas arrêté là, mais dans son discours lors d’une cérémonie à la mémoire des victimes de l’attaque terroriste au siège de la police à Paris, il a appelé les Français à s’unir contre ce qu’il a appelé « le mal islamique sévère » et « dénonçant les musulmans suspectés d’extrémisme » en assignant des manifestations de terrorisme dans les écoles les lieux de travail et les places publiques, sans faire de distinction entre l’islam et le terrorisme, ce qui suscitent l’inquiétude des musulmans du pays.

Si Macron n’a pas identifié la différence entre l’islam et le terrorisme, le ministre français de l’Intérieur, Christophe Castaner, a mélangé l’islam et le terrorisme quand il a parlé des manifestations du terrorisme et de l’extrémisme, il s’agit de « la pratique permanente des rituels religieux islamiques et de veiller à jeûner le mois de Ramadan ! »

Dans un reportage publié dans le journal français Médiapart, intitulé  » Ce moment où Macron a (r)ouvert les vannes de l’islamophobie », il a expliqué que le discours de Macron n’était pas très différent de son prédécesseur Sarkozy puisqu’il séparait « nous » et « eux », qui fait référence aux musulmans au sein de la société française, déclarant Le début de l’ère d’islamophobie.

L’Islamophobie, crise structurelle ou manœuvre politique

Certains analystes estiment que cette escalade de la rhétorique anti-islamique et de la question du voile est une tentative de masquer les problèmes fondamentaux rencontrés par le peuple Français, pour lesquels il a passé une année complète de manifestations dans la rue après avoir atteint le maximum de la crise économique, d’un côté, le gouvernement français a été resserré par les prochaines élections municipales sur lesquelles le président Macron compte pour rester au pouvoir, ce qui a permis aux questions du hijab et de l’islam en France de séduire les votes de la droite et de l’extrême droite et de dissiper la frustration résultée, soit de la crise de l’Union européenne ou les crises de la France sur la côte, la Syrie et d’autres, d’autre part, il est exacerbé au point de soulever des questions aussi épineuses dont les principales répercussions sont de nuire à l’image de la France dans le monde et donc à ses intérêts.

Les débats de la France sur son islam ne sont plus saisonniers. Il est vrai qu’une partie de celle-ci est souvent utilisée pour diluer le débat sur des questions qui secouent la société française. Par exemple, le soulèvement des « Gilets Jaunes » en cours. Ou le changement climatique, ou le chômage. Cependant, la relance du débat sur le voile et la mise en place d’une « société de vigilance » pour observer les comportements islamiques ne peuvent être liées uniquement à une exploitation politique, ni simplement pour réintroduire les musulmans dans un débat sur la laïcité et la « neutralité de l’Etat ». L’implantation de « l’islamophobie structurelle » en France demeure et se développe, élargissant toutes les composantes politiques.

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