Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé, le 22 avril, que l’aide alimentaire destinée à 650 000 femmes et enfants en situation de malnutrition sera suspendue en mai 2025 en raison d’un manque de financement.
L’organisation prévoyait d’apporter une aide nutritionnelle essentielle à deux millions de mères et d’enfants cette année. Si aucune intervention d’urgence n’est mise en place, 3,6 millions de personnes risquent de perdre l’accès à l’aide alimentaire dans les prochaines semaines.
La décision fait suite à des réductions budgétaires dans plusieurs pays occidentaux et à l’arrêt des programmes sous l’égide de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), suite aux décisions prises par l’administration Trump.
Ces coupes interviennent alors que l’Éthiopie, un pays d’Afrique de l’Est de plus de 130 millions d’habitants, fait face à de multiples crises.
Un pays en crise permanente
La guerre civile sanglante entre les forces fédérales et les rebelles, qui a dévasté la région du Tigré entre 2020 et 2022, a causé la mort de plus de 600 000 personnes. Bien que la paix soit revenue, près de 1 million de personnes restent déplacées.
D’autres conflits se poursuivent dans les régions d’Amhara et d’Oromia, exacerbant la situation et contraignant des centaines de milliers de personnes à fuir.
L’Éthiopie fait également face à des défis supplémentaires, notamment l’afflux de réfugiés en provenance du Soudan et du Soudan du Sud, des pays voisins affectés par des guerres civiles et des instabilités chroniques. Des épisodes de sécheresse intense frappent aussi la région somalienne du pays.
Des besoins de financement urgents
Le PAM fait face à un déficit de financement de 222 millions de dollars entre avril et septembre 2025. Bien que les besoins humanitaires augmentent, l’agence estime qu’elle recevra à peine plus de la moitié du financement de l’année précédente pour ses opérations en Éthiopie.
Un rapport récent de l’OCDE montre que l’aide internationale fournie par les pays donateurs a diminué de 7,1 % par rapport à l’année précédente.
Cette baisse, expliquée par une réduction des contributions aux organisations internationales et une diminution de l’aide à l’Ukraine et aux réfugiés, a gravement affecté les programmes humanitaires dans les pays en crise.