Le continent africain reste une zone majeure de transit du trafic de drogue, mais aussi un lieu de consommation croissante de substances illicites. C’est ce que dévoile le nouveau rapport mondial sur la drogue réalisé par les Nations unies présenté mercredi 26 juin à Accra, au Ghana.
120 tonnes de cocaïnes saisies en Afrique depuis 2019, majoritairement dans le golfe de Guinée, mais aussi au Cap-Vert et au Sénégal. Pour Cheikh Ousmane Touré, responsable application de la loi du bureau régional, à Dakar, de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, cela ne fait aucun doute : le continent reste une zone importante de transit pour la drogue produite en Amérique du Sud favorisant le développement d’une activité criminelle locale.
« Il y a des preuves de laboratoire de transformation de cocaïne pour un marché local. Donc ce rapport nous pointe vers le fait que, en dehors d’être des pays de transit, progressivement, certains pays de la sous-région deviennent aussi des zones de consommations de substance. »
Autre problème pointé par le rapport : l’émergence de drogues mélangées, consommées localement, comme la kush, la khadafi, et le Monkey Tail. « La difficulté, c’est que nous ne connaissons pas exactement la composition de ces concoctions, et généralement, quand on n’a pas une très bonne maîtrise de ces compositions, forcément, il y a des répercussions au niveau santé mentale, physique et comportementale des individus qui l’utilisent. »
L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime incite donc les gouvernements africains à investir davantage dans la recherche et la prévention, afin de répondre au mieux à ce que le rapport identifie comme un problème de santé publique croissant sur le continent.