Amélioration des performances de sécurité dans les pays européens et la perte du leader et du fief géographique de l’organisation.
Le monde surveille attentivement toute possibilité de faire revivre l’Etat islamique en Syrie et en Irak, puis lance de nouvelles attaques contre certains des pays ciblés, notamment les pays européens, bien que ces craintes soient légitimes après que l’organisation est passée au travail souterrain décentralisé après avoir perdu le territoire du califat géographique, certaines des conditions que l’organisation passe réduisent ses risques, compte tenu de l’impact de ces raisons sur les capacités de l’organisation.
Ces raisons sont :
Premièrement : Le meurtre d’Abou Bakr al-Baghdadi a fait perdre à ISIS son leader, qui a joué un rôle décisif dans le bon démarrage de l’organisation en 2014, et il n’est pas clair si son successeur aura une figure charismatique qualifiée pour diriger, compte tenu de sa poursuite par les États-Unis, où le président américain Donald Trump l’a clairement indiqué lorsqu’il a annoncé le meurtre d’Al-Baghdadi, que les États-Unis chassent le nouveau chef. Par conséquent, sa période de mandat peut être de courte durée.
En tout état de cause, il devra maintenir un faible niveau de visibilité, sinon il ne pourra exercer un haut degré de commandement et de contrôle sans risquer de subir le même sort qu’Al-Baghdadi. Cependant, l’État islamique a la capacité de se remettre des pertes de ses dirigeants. Les opérations de la liquidation ne peuvent pas détruire ISIS, mais déstabilisent l’organisation et la rendent moins efficaces, forçant ainsi les commandants à se cacher au lieu de planifier des attaques. Par conséquent, la liquidation d’Al-Baghdadi peut être considérée comme un coup important, mais insuffisant pour mettre fin à l’action de l’organisation terroriste.
Deuxièmement : l’effondrement du califat de l’Etat islamique, la perte de son bastion géographique et la liquidation d’al-Baghdadi indiquent que la coalition internationale cherchant à affronter l’Etat islamique continuera sa mission de poursuivre l’organisation. Elle tentera de frapper davantage l’organisation et ses dirigeants en Irak et en Syrie. Bien que ces frappes ne détruisent pas l’organisation, elles l’empêchent de faciliter le processus de recrutement et entraveraient la progression de ses plans et feraient de la priorité de ses dirigeants de se cacher au lieu de planifier des attaques.
ISIS est devenue donc dans une position défensive, ce qui l’oblige à se concentrer sur son maintien au lieu de lancer des attaques contre des cibles nationales ou de mener des attaques externes visant des pays européens et d’autres, la coalition continuera de chasser l’Etat islamique et ses dirigeants dans les lieux où il opère, ce qui l’empêchera de développer des refuges sûrs, et le privera ainsi de construire des fortifications, des tunnels, des armements et de maximiser sa force, il sera incapable de s’engager dans des batailles ouvertes et de poursuivre le style de gestion décentralisée de l’organisation.
Troisièmement: Bien que le président américain ait annoncé le retrait des forces américaines de Syrie et l’abandon des Forces démocratiques syriennes, le principal allié de la lutte contre Daech et de l’invasion turque du nord de la Turquie, les États-Unis ont conservé un petit nombre de leurs forces en Syrie pour protéger le pétrole contrôlé par les Kurdes, ils ont toujours la capacité de travailler et de s’y installer.
Les États-Unis détiennent également 5 000 soldats dans l’Irak voisin, qui peuvent recueillir des renseignements et effectuer des raids en Syrie. Ils pourraient quitter le territoire de ses autres alliés pour opérer en Syrie. Cela rend ISIS sous la persécution et complique d’éventuel retour de l’organisation.
Quatrièmement: l’Etat islamique ne bénéficie plus de certains des avantages dont il bénéficiait en 2011, les politiques brutales et répressives de l’ancien Premier ministre irakien Nouri al-Maliki contre les sunnites ont contribué à l’émergence de l’Etat islamique, ce qui n’est plus le cas actuellement en Iraq qui connait un retour à un état de solidarité populaire intersectorielle.
Et qui cherche à se débarrasser de la corruption et de l’influence sectaire de l’Iran en Irak, qui a été l’un des principaux moteurs de l’émergence de l’Etat islamique pour défendre les sunnites et leurs intérêts.
De même, les sunnites irakiens qui vivaient dans l’ombre de la précédente succession de l’Etat islamique ne semblent pas intéressés par le retour de l’Etat islamique à son règne et l’application de la charia selon sa vision, qui s’est accompagnée de violations généralisées.
Cinquièmement : il est peu probable que l’État islamique jouisse de la même liberté qu’en Syrie, car la Turquie, qui autorisait autrefois les combattants islamistes à traverser son territoire, a été critiquée pour son comportement clément, de plus et le flux de combattants de l’État islamique est devenu une justification pour le déploiement continu de combattants des FDS à la frontière, c’est ce que la Turquie déteste.
Sixièmement : les pays européens sont devenus plus expérimentés et plus efficaces dans la lutte contre le terrorisme. De même, la Russie et la Syrie, qui travaillent actuellement avec les FDS, sont opposées à Daech et luttent contre son expansion ou son retour, d’autant plus que le régime syrien tente de rétablir le contrôle sur tous les territoires syriens.
Septièmement : les plateformes de médias des réseaux sociaux sont devenues sous surveillance pour contrecarrer les contenus propagandistes de l’Etat islamique et les comptes des réseaux de recrutement, Il existe désormais une veille sécuritaire sur les réseaux sociaux pour traquer des terroristes présumés utilisant ces plateformes.
L’organisation peut reporter ses attaques en raison des difficultés qu’elle rencontre et elle peut essayer de se concentrer sur les prisons et les camps hébergeant ses combattants et leurs familles, en particulier le camp d’Al-Hol en Syrie.
Cependant, l’occasion n’a pas été manquée de redresser le danger posé à la région, en mettant davantage l’accent sur la menace de cette organisation pour la stabilité de la zone, ce qui s’est renforcé parmi les peuples de la région avec les grandes pertes humaines et le chaos qui ont englouti le lieu, du fait de l’émergence de ces groupes en tant que variable active dans les politiques de la région.
De plus. La volonté des gouvernements de la région et la volonté internationale de poursuivre ces organisations et de les assiéger et d’empêcher leur expansion médiatiquement, idéologiquement, institutionnellement, financièrement et sécuritairement peuvent contribuer à sauver la région et le monde du danger imminent de ces groupes.